Thème 2 : Actions à prioriser – pyramide parentale

Voyons maintenant quelles actions sont à prioriser pour répondre à tous les besoins de nos adolescents. Cette pyramide nous aide à comprendre par où commencer pour vivre des réussites dans nos interventions parentales. 


Cette pyramide sera détaillée dans cette page et reprise à l’intérieur de chaque étape du circuit. 

Pour commencer, nous vous invitons à réaliser une activité : exercice du patron.

Commençons par solidifier la base de la pyramide pour atteindre le sommet et rendre vos interventions plus efficaces. Pour avoir une maison solide, il nous faut une bonne fondation!
 

1- Maintenir une relation de confiance

Bien qu’il ou elle cherche à prendre une distance avec son parent, votre jeune a besoin de sentir qu’il ou elle peut se référer à vous en tout temps. Pour qu’il ou qu’elle soit à l’aise de le faire, vous devez maintenir un contact et un lien de confiance. Mais comment y arriver?

  • Choisissez des moments en famille qui sont non négociables : par exemple, les repas tous ensemble à la table, sans écran et où l’on en profite pour discuter de notre journée, nos projets, nos inquiétudes, etc. 
  • Ayez du plaisir, riez, amusez-vous et n’ayez pas peur du ridicule! Ça fait du bien et voilà un remède très efficace pour maintenir une bonne santé mentale et physique. 
  • Trouvez-vous des intérêts communs à partager ensemble : la photo, une série télévisée, le vélo, la musique, etc.
  • Planifiez des temps pour être seul à seul avec votre ado. Ces moments sont propices aux échanges plus en profondeur, aux questions de sa part en lien avec les défis de l’adolescence. 
  • Intéressez-vous à ce qu’il ou elle fait, à ce qu’il ou elle aime et à ce qu’il ou elle pense sans être trop intrusif. Si votre jeune vous démontre qu’il ou elle n’a pas envie d’en parler, c’est qu’il ou elle ne veut pas en parler, c’est tout. Allez-y avec des questions ouvertes comme : « que penses-tu de…», « qu’aimerais-tu si… », « qu’est-ce que tu aimes dans ceci… ».
  • Évitez de trop questionner, informez le ou la plutôt de votre ouverture et disponibilité.  Allez-y avec des « il est possible que tu te sentes comme cela », « je sais que c’est important pour toi », « si tu as besoin d’en parler, je suis là », etc. 

IMPORTANT : lorsqu’il ou elle a besoin de vous, soyez disponible rapidement et attentif à ce qu’il ou elle vous dit. 

La communication s’ajuste en fonction de l’âge de votre enfant, spécialement à l’adolescence. Il est d’autant plus important d’aller explorer ce que vit votre jeune, sa perception et ses émotions, avant de donner vos conseils. Créer l’ouverture, normaliser ce qu’il ou elle vit et votre jeune sera beaucoup plus ouvert à vous entendre et plus à l’aise de se confier à vous. 

Avant tout, restez calme. Oui, en tant que nouveau parent d’adolescent, il est possible que vos émotions soient mises à rude épreuve. Votre jeune peut être malhabile pour vous exprimer ce qu’il ou elle souhaite vraiment. Prenez donc une pause afin de reprendre le contrôle de vos émotions s’il y a lieu. Pour vous aider : penser à une qualité que vous appréciez chez votre jeune !  Vous offrez du même coup un modèle positif de gestion des émotions. 

Referez-vous à la « Communication en 3 étapes » 

2- Accompagner et soutenir mon jeune dans ce qu’il ou elle vit

Lorsque la relation est solide avec notre jeune, une forme de respect se développe envers son parent et face à la notion d’autorité en général. Il ou elle est plus ouvert à entendre nos conseils et à nous laisser une place pour l’accompagner. 

  • Éducation et prévention : même s’il ou elle croit tout savoir, votre ado a besoin que son parent prenne le temps d’enseigner certaines notions en fonction de son âge et de son stade de développement. Par exemple, au sujet de la sexualité, de la consommation de drogue et d’alcool, des relations avec les amis, des activités à risque, des médias sociaux, des habitudes de vie, etc.
  • Soyez disponible lorsqu’il ou elle a besoin de vous, rassurez votre jeune sur ses craintes et encouragez-le à prendre des décisions et à trouver des solutions par lui-même ou elle-même. 
  • Préservez et favorisez l’estime et la confiance en soi de votre jeune. Il ou elle est à l’âge où la confiance est fragile, elle se développe graduellement et tranquillement. C’est en développant son identité qu’il ou elle sera en mesure de construire réellement son estime personnelle. 
    • Encouragez votre jeune dans les activités qu’il ou elle pratique, allez voir ses matchs de sport, félicitez les efforts qu’il ou elle déploie, ses idées et ses initiatives. 
    • Dites merci lorsqu’il ou elle vous aide dans la maison. 
    • Attention aux blagues qui peuvent être drôles pour vous, du genre « un jour il se décidera à avoir une blonde », « c’est bien elle ça oublier tout comme cela », ça met de la pression sur votre ado pour rien. 
    • En public, éviter d’intervenir pour le ou la réprimander, attendez d’être seul.
       

3- Encadrer et superviser pour offrir de la prévisibilité et de la sécurité

À l’adolescence, il est bénéfique d’impliquer votre jeune dans les décisions entourant les règles familiales. Il ou elle se sentira concerné et comprendra mieux le sens des règles en place. 

Avant tout, prenez le temps de réfléchir sur les règles importantes pour vous comme parent, qu’elles sont vos priorités et vos valeurs à transmettre

Pour bien élaborer vos règles à la maison, elles doivent être :

  1. CLAIRE : simple, peu nombreuse et connu de tous.
  2. COHÉRENTE : Soyez un modèle comme parent, les règles doivent être en lien avec vos valeurs et vos comportements.
  3. CONSTANTE : Prévisible, peu importe le moment et l’humeur du parent. Imaginez que le Code de la route change tous les matins, vous devez vous adapter pour vous rendre au travail. Comment vous sentirez-vous ? Vous aurez peut-être peur d’arriver en retard, d’avoir un accident ou de ne pas comprendre la nouvelle signalisation. Vous serez épuisés de devoir vous ajuster à tous les jours, donc moins disponibles à vos tâches quotidiennes.
  4. CONSÉQUENTE : Que se passe-t-il si une règle n’est pas respectée ? Il faut le planifier avec le jeune et non sur le coup de l’émotion quand la situation se présente. Cela permet de diminuer les explosions et de responsabiliser votre jeune. 
  5. CONSENSUS PARENTAL : Les règles doivent être les mêmes avec les deux parents, voilà pourquoi une discussion doit avoir lieu au préalable pour bien vous entendre sur les règles à prioriser. 

►Quelques conseils sur comment encadrer votre ado

4- Prévenir, désamorcer et intervenir sur les comportements perturbateurs

Tous les comportements perturbateurs nécessitent-ils une conséquence? Pas du tout. Certains comportements sont de nature dérangeant et peuvent perturber la dynamique familiale sans nécessiter de conséquence sur le champ. Voici quelques exemples : 

 Comportement nécessitant une intervention          Comportement nécessitant une conséquence
 
  • Faire du bruit
  • S’opposer
  • Oublier une tâche
  • Blesser quelqu’un par accident
 
  • Insulter
  • Frapper
  • Détruire ou lancer des objets
  • Accumulation de comportements dérangeants suite à plusieurs interventions
  • Comportements inscrits dans les règles familiales avec une conséquence déjà prévue. 

Règle importante : Identifier le besoin derrière le comportement et tenter d’y répondre, par exemple, être entendu, avoir son intimité (voir thème 1 : Mes besoins). Plusieurs besoins se cachent sous certains comportements perturbateurs.

Interventions possibles face aux comportements dérangeants : 

  • Ignorance intentionnelle : ignorer le comportement et non votre jeune ;
  • Avertissement : la prochaine fois que tu agiras ainsi, il y aura telle conséquence ;
  • Rediriger ou distraire de la source de réaction : changer le sujet de la conversation, utiliser l’humour, poser une question sur sa journée, l’occuper, demander de s’éloigner de la source de colère s’il y a lieu (ex. : fratrie). Ne pas utiliser cette stratégie pour éviter ou invalider les émotions vécues.
  • Donner un délai pour coopérer : « je te laisse jusqu’à 12h pour faire le ménage de ta chambre, sans quoi tu seras privé de sortie pour le reste de la journée » ;
  • Donner du pouvoir à l’aide de faux choix : il s’agit d’offrir deux alternatives qui visent le même objectif, il ou elle a l’impression de choisir et cela répond à son besoin de prendre des décisions pour lui-même ou elle-même.
     

5- Appliquer une conséquence au besoin

L’objectif de faire vivre une conséquence est de préparer votre ado à la vie adulte en l’amenant à vivre les conséquences de ses choix. Le but final est de le responsabiliser dans ses actions et non le culpabiliser, l’humilier, le faire souffrir et nuire à son estime personnelle. 

Le choix de la conséquence devrait avant tout : 

  • Être le plus prévisible possible, donc inscrit dans votre tableau de règles familiales. Ceci permettra à notre ado de savoir à quoi s’attendre et par le fait même de réagir moins intensivement ;
  • Avoir du sens pour votre jeune, elle doit être reliée le plus possible à l’action inadéquate. 
  • Être appliquée le plus rapidement possible après le geste posé.
  • Être de courte durée pour favoriser le sentiment qu’il ou elle peut se reprendre et s’améliorer. Idéalement, allez-y une journée à la fois.

La conséquence ne doit pas habituellement diminuer le temps de qualité entre le parent et son jeune pour éviter qu’il ou elle associe que la relation avec son parent dépend uniquement de ses comportements.

Vivre une conséquence peut générer de fortes émotions chez certains jeunes. Effectivement, tolérer la déception ou le refus est un apprentissage à faire. Vous avez un rôle important pour le soutenir et l’accompagner à gérer efficacement ses émotions dans ce genre de situation. En lui permettant de vivre la conséquence de ses choix vous lui offrez la possibilité d’apprendre à gérer ses émotions face à un refus ou une déception. Vous aurez l’occasion de consulter le Thème 4 où il est question d’aider votre ado à mieux gérer ses émotions.
 

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