La recherche sur la maladie d'Alzheimer

Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS compte sur l’expertise de nombreux chercheurs dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. On les trouve tant en laboratoire qu’en clinique ou dans les hôpitaux, auprès des patients.

Spécialiste international de la nutrition du cerveau, Stephen Cunnane, du Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV), illustre comment notre cerveau se met à mal fonctionner si le corps ne lui fournit plus adéquatement les sucres et glucides dont il a besoin : « C’est comme une voiture de course dont le filtre à essence est encrassé. Ce problème surgit très tôt, avant même les premiers symptômes de la maladie. »

« Nous cherchons donc à confirmer l’efficacité d’un traitement alimentaire riche en cétones, un carburant alternatif fabriqué à partir de certains gras alimentaires et présent, notamment, dans l’huile de noix de coco. Les cétones pourraient ralentir les pertes de mémoire en corrigeant le déficit énergétique », décrit le scientifique. Dans ses recherches, son équipe multidisciplinaire s’appuie sur l’expertise en imagerie numérique développée au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS). L’émission Découverte, de Radio-Canada, diffusera au cours des prochaines semaines, un reportage sur le sujet avec l’équipe de Stephen Cunnane. 

« Notre imagerie par résonance magnétique (IRM) de diffusion est la seule technique au monde non invasive et permettant de voir la structure de la matière blanche, les « câbles » cérébraux reliant entre eux les neurones, dit Maxime Descoteaux, chercheur au CRCHUS. On peut littéralement suivre les molécules à la trace, comme une voiture sur un réseau routier. »

MM. Descoteaux et Cunnane ont saisi ce que l’imagerie de pointe pouvait apporter à la recherche sur la maladie d’Alzheimer : suivre à la trace, sous la boîte crânienne, le captage des cétones, à travers et à l’extrémité des terminaisons de la matière blanche. Les chercheurs Guy Lacombe et Tamas Fülöps.

La piste du dépistage

« La recherche a augmenté la précision de nos diagnostics, poursuit Guy Lacombe du CdRV, un des pionniers de la clinique de mémoire de Sherbrooke. Certains marqueurs permettent aujourd’hui d’identifier la présence de la maladie 10, 15 ans avant les symptômes. » Va-t-on vers un dépistage systématique, c’est-à-dire vers la recherche de maladie chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme? « Actuellement, ce serait surtout utile pour la recherche mais pas plus, car on ne peut proposer de traitement. De plus, le dépistage poserait de sérieuses questions éthiques - pensez aux impacts sur une assurance, par exemple », souligne le Dr Lacombe.

L’inflammation en cause?

Le débat sur la nature de l’inflammation associée à la maladie d’Alzheimer divise les chercheurs : est-elle une cause… ou une conséquence de la maladie? Le gériatre Tamas Fülöp du CdRV penche du côté causal : avec son équipe, il cherche dans le sang la signature d’une communauté microbienne qui serait présente des années avant que n’apparaissent les symptômes.

La prévention en tête

Une certitude s’est imposée : de saines habitudes de vie sont LA clef pour retarder l’apparition de la maladie ou freiner sa progression. Il n’existe pas encore de traitement efficace pour l’éliminer. Mais des recherches majeures ont démontré l’effet positif combiné de l’exercice physique modéré régulier (par exemple monter des escaliers plutôt que prendre l’ascenseur), d’une saine alimentation et de n’importe quelle activité cérébrale (programme d’études, mots croisés, etc.). À plus long terme, l’équipe de recherche de Stephen Cunnane souhaite étudier les effets de la prise de suppléments alimentaires combinée à un programme d’exercices pour favoriser encore plus la disponibilité des cétones au cerveau.

Participer à une étude clinique?

Vous aimeriez participer à une étude clinique, mais vous ne savez pas comment manifester votre intérêt? Consultez le site de Recherche clinique Sherbrooke, un regroupement de plusieurs centres de recherche de Sherbrooke engagés à promouvoir et à sensibiliser la population sur l’importance de la recherche clinique et l’avancement de la recherche en santé. Vous contribuerez ainsi à tester de nouvelles avenues thérapeutiques dont les résultats pourraient déterminer l'efficacité de nouveaux traitements. Pour en savoir plus, lisez le texte dans notre infolettre d’octobre 2017.

Lien complémentaire

« Marcher pour avoir un cerveau en santé », communiqué du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, février 2017.