Un cadeau inestimable pour les aînés malvoyants de l’Estrie
Saturday 01 December 2018 | NewsDes bénévoles offrent leurs yeux pour favoriser une meilleure intégration dans la communauté.
Prêter ses yeux à des aînés avec une déficience visuelle
Et si favoriser la participation sociale des aînés avait des effets positifs sur leur santé et leur qualité de vie? Et si ces avantages menaient à une meilleure santé, voire une diminution dans l’utilisation des services sociaux et de santé?Des outils pour favoriser la santé et accroître l’autonomie
Plusieurs aînés vivent d’importants changements dans leurs rôles et un effritement de leur réseau social. Selon une étude canadienne, près d’une personne sur trois souhaite participer davantage socialement.En Estrie, une personne sur cinq est âgée de 65 ans et plus et le tiers d’entre elles vivent seules à domicile.
La professeure-chercheure Mélanie Levasseur y consacre ses recherches depuis 2010. Elle dirige une équipe de chercheurs qui développe et évalue un ensemble d’interventions et d’actions pour encourager la participation sociale des personnes âgées.Une étude sur le terrain avec des bénévoles
En 2017, Caroline Pigeon, docteure en neuropsychologie, débutait son stage postdoctoral au Centre de recherche sur le vieillissement. Son objectif? Encourager la participation sociale en développant une intervention adaptée aux besoins spécifiques des aînés qui présentent une déficience visuelle.Des duos gagnants : aînés et bénévoles
En partenariat avec le Centre de réadaptation de l’Estrie (CRE) du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Caroline Pigeon a travaillé pour une durée de 6 à 9 mois, avec huit bénévoles qui ont été jumelés à huit aînés ayant une déficience visuelle. Les bénévoles du CRE ont été formés et supervisés tout au long de l’accompagnement afin d’avoir les ressources et le soutien leur permettant d’aider les aînés à s’intégrer davantage dans la communauté et à pratiquer des activités signifiantes, et ce, même après le projet d’accompagnement personnalisé d’intégration communautaire (APIC). Au cours de l'APIC, diverses activités de participation sociale et de loisir ont été réalisées :- Trouver quelqu’un du voisinage avec qui marcher
- Aller au restaurant
- Adhérer à une association et s’y rendre en transport adapté
- Et plusieurs autres activités, etc.)
Une influence positive sur la confiance en soi des aînés
Les résultats préliminaires indiquent qu’après l’accompagnement, les aînés avaient amélioré leur pratique d’activités sociales, leur pratique et de loisirs ainsi que leur qualité de vie et leur pouvoir d’agir.Certains aînés rapportaient que l’accompagnement avait une influence positive sur leur confiance en eux, leur bien-être ou encore leur motivation à prendre soin d’eux.
L’avantage de cet accompagnement, c’est qu’il apporte des bénéfices aux aînés, aux bénévoles, aux retraités et aux étudiants. Ces bénévoles proviennent de diverses tranches d’âge.« Les citoyens-bénévoles nous ont fait part que cette initiative leur a permis d’acquérir de l’expérience et de se sentir compétent, de mieux se connaître et d’ouvrir leurs horizons, ou encore d’apprendre de nouvelles choses : le tricot, l’histoire du Québec et des recettes traditionnelles. Et pour certains, de belles amitiés ont également été nouées! », souligne Caroline Pigeon, docteure en neuropsychologie
Un message des fêtes pour toute l’année
Le bénévolat prend souvent plus de sens pendant la période des fêtes en raison de la sollicitation que nous recevons, mais une chose est certaine, les bénévoles ont leur place tout au cours de l’année dans la communauté.« Si vous avez un proche en résidence ou en perte d’autonomie vivant à domicile, visitez-le et aidez-le à s’intégrer dans la communauté pendant le congé des fêtes, mais aussi tout au long de l’année », ajoute Mélanie Levasseur.