Thème 6 : Changements corporels, puberté et sexualité

La puberté avec ses changements physiques et physiologiques qui en découlent représente une préoccupation importante chez nos adolescents. Plusieurs se sentent gênés ou sont mal à l’aise de parler de changements corporaux et de sexualité avec les adultes qui les entourent. Bien que l’école représente une source d’informations crédibles pour les informer et répondre à leurs questions, vous êtes avant tout comme parent la source principale de référence.

1- Maintenir une relation de confiance

Le lien de confiance entre vous et votre jeune est très important pour parler de ces sujets délicats. Il ou elle doit sentir que vous êtes ouvert et à l’aise d’en parler et surtout, qu’il n’y a pas de honte à communiquer ses inquiétudes. Alors on ne juge pas et on le laisse s’exprimer à son rythme. 

Prenez les devants et n’attendez pas seulement qu’il ou elle vienne vous en parler! 

Respectez sa réponse, parfois il ou elle n’a pas le goût d’en parler et c’est correct. Vous lui démontrez simplement que votre porte est ouverte à les écouter.

2- Accompagner et soutenir

Nos jeunes sont davantage exposés de nos jours à des images ou des propos qui suggèrent l’importance de l’image corporelle et à connotation sexuelle, que ce soit à la télévision, dans les publicités ou sur les réseaux sociaux. Accompagner votre enfant à l’arrivée de la puberté et dans l’enseignement sexuel peut s’avérer un défi de taille, mais il s’avère essentiel. 

IMPORTANCE DU SOMMEIL
Les nombreux changements physiques et physiologiques vécus par votre adolescent ou adolescente entrainent une baisse d’énergie. Le besoin de sommeil  est très important, il est donc normal de le ou la voir se lever plus tard le matin. De grandes répercussions peuvent être observées si ce besoin de sommeil n’est pas comblé, entre autres au niveau de la concentration et de la régulation des émotions.

Puberté

Voici les principaux changements  à considérer chez votre adolescent lors de la puberté : 

  • La plupart des jeunes débutent leur puberté entre l’âge de 10 et 14 ans et les changements peuvent durer en moyenne de 3 à 5 ans ; 
  • Généralement la puberté débute plus tôt chez les filles que chez les garçons ;
  • Particularités chez les filles : la plus grande poussée de croissance se passe autour de l’âge de 12 ans (8 cm par année), atteignent la taille adulte vers l’âge de 15-16 ans. Le corps s’arrondit et s’allonge. Les seins continuent à se développer jusqu’à environ l’âge de 16 ans (souvent, un sein se développe avant l’autre) et l’on note l’apparition des pertes vaginales avant les menstruations. L’âge moyen des menstruations se situe à 12 ans. La pilosité s’accentue pour devenir semblablement à celle d’une adulte vers 16 ans (pubis, sous les bras et jambe). 
  • Particularités chez les garçons : développement de la masse musculaire et élargissement des épaules. Vers 14 ans, la mue de la voix se termine (voix plus grave) et on note une poussée de croissance importante. Les testicules et le pénis se développent, en plus de l’apparition de la pilosité faciale, au pubis et sous les bras, qui atteint la maturité entre 25 et 35 ans. Dès l’âge de 12 ans, les érections sont de plus en plus nombreuses et peuvent être spontanées. Vers 13-14 ans, l’éjaculation nocturne est courante.

Ce que je peux faire pour l’accompagner

  • Discutez de la puberté avant l’arrivée des premiers signes afin de mieux les préparer et de les rassurer;
  • Valorisez la diversité corporelle et encouragez-le à respecter les autres par rapport à leurs différences; 
  • Soyez présent, disponible et attentif à ce qu’il vous partage (questions, inquiétudes) ;
  • L’accompagner dans l’achat de différents articles
    • Soins quotidiens particuliers selon les besoins : nettoyant pour la peau et shampoing adapté selon ses besoins, antisudorifique;
    • Protection hygiénique : serviettes hygiéniques, tampons, protège-dessous (elle peut transporter une trousse de secours dans son sac d’école!);
    • Méthode d’épilation ou de rasage.
  • Apprenez-lui à prendre soin de sa santé, la routine d’hygiène est importante, l’alimentation, l’activité physique et le sommeil; 
  • Éviter de comparer son apparence physique avec celle des autres ados ;
  • Offrez-lui de l’information sur la puberté et la sexualité (livres, site internet, magazines);
  • Au besoin, accompagnez votre jeune vers des ressources qui sauront répondre à ses besoins et ses questionnements si cela dépasse vos connaissances et votre aisance (intervenant scolaire, Aire Ouverte, maison des jeunes, organisme communautaire, CLSC, médecin de famille).

Un mot sur les enjeux alimentaires
Le rapport à l’image corporelle à l’adolescence peut causer des dommages importants chez nos jeunes, dont l’apparition d’un trouble alimentaire. Il y a lieu de rester vigilant lorsque nous observons les éléments suivants : 

  • Tente de prendre le contrôle de son alimentaire et des repas de la famille;
  • Augmente de manière significative le volume d’exercice physique;
  • S’absentent des repas en famille;
  • Préoccupation importante reliée à son poids;
  • Perte ou gain de poids rapide;
  • Changement au niveau de l’humeur.

Ces comportements leur permettent de répondre à des besoins spécifiques et cache généralement une grande souffrance. Dans cette situation, il est normal de voir votre jeune s’isoler, car il ou elle cherche à éviter l’encadrement que vous cherchez à imposer au plan alimentaire. Sachez que cet encadrement et votre présence sont essentiels pour éviter l'apparition ou l'aggravation d'un trouble alimentaire chez votre ado. 

Voici les ressources à consulter pour vous aider : 

 
La Sexualité

Notre rôle dans l’éducation à la sexualité s’apparente davantage à celui d’un guide ou d’une oreille attentive plutôt qu’un expert sur le sujet. Lorsqu’on parle de sexualité, on parle de sentiments, de connaitre son propre corps, de relations intimes, de normes sociales, de respect, de moyens de protection, et bien plus encore. 

Comme parent, êtes-vous à l’aise de parler de ces nombreux sujets avec votre jeune? Il est important de se poser la question. Pour plusieurs parents, vous pouvez vivre de l’inconfort, mais vous êtes à la recherche de moyens pour y arriver et faciliter les discussions. Pour d’autres, vous vivez un profond inconfort et n’êtes pas à l’aise du tout, alors exprimez-le et respectez-vous dans cette décision. Il est possible à ce moment d’accompagner votre jeune vers quelqu’un de votre entourage, une ressource ou un professionnel habileté à le faire. 
    
Voici des ressources qui peuvent accompagner votre jeune :

  • Tel jeune
  • Aire Ouverte 
  • Infirmière de l’école ou de votre clinique médicale
  • L’école a maintenant un programme d’éducation à la sexualité du préscolaire au secondaire. Vous pouvez suivre les étapes de ce programme qui est offert en fonction de l’âge et du stade de développement de votre jeune. Consulter le site de référence de votre Centre de services scolaire de votre région. Pour en savoir plus.

Identité, expression de genre… mieux comprendre ce que mon jeune vit :

  • L’identité de genre fait référence au sentiment interne que nous avons concernant le fait d’être un homme, une femme, ni l’un ni l’autre, les deux ou n’importe où dans le continuum des possibilités de genres. Ce n’est pas un choix, mais plutôt une sensation profonde à l’intérieur de soi. 
  • L’expression de genre de son côté nous ramène à la manière d’afficher notre genre, de l’exprimer au quotidien. Par l’habillement, la coupe de cheveux, le nom et pronom utilisé, etc. 
  • L’orientation sexuelle, c’est l’attirance sexuelle et romantique que l’on ressent envers une personne. Ici encore ce n’est pas un choix, mais plutôt une sensation et des émotions qui sont personnelles à chacun.

À retenir : une personne peut s’exprimer à sa façon, agir et choisir de développer ses compétences en fonction de ce qu’il ressent et non en fonction du genre qui lui est attribué à la naissance ou de son orientation sexuelle. Par exemple, un garçon peut avoir de l’intérêt pour s’habiller en robe sans pour autant être homosexuel ou se sentir comme une fille. 

Y’a pas d’presse!  L’objectif n’est pas de faire un choix et de se camper dans une identité et une expression de genre (car oui, il en existe plusieurs). Il s’agit plutôt d’un processus évolutif qui peut changer dans le temps et qui peut aussi rester stable pour plusieurs. Il est donc normal et humain de se poser parfois des questions, que ce soit à l’adolescence ou au courant de notre vie adulte. Expliquez à votre jeune qu’il ou elle n’a pas à subir de pression, qu’il n’y a pas d’urgence à partager quoi que ce soit avec vous à moins qu’il ou elle le désire et soit prêt à faire cette démarche.
 

3- Encadrer et superviser

Un mot sur la pornographie

Plusieurs adolescents consomment de la pornographie même si la loi l’interdit aux personnes de moins de 18 ans. Certains risques sont associés à ce comportement, car la pornographie transmet de fausses idées qui peuvent teinter l’éducation sexuelle de votre jeune. Certaines actions peuvent être posées pour minimiser les risques.

Gérer l’accessibilité à Internet : il est impossible d’avoir un contrôle total sur la consommation de pornographie chez notre adolescent ou adolescente, car l’accès est maintenant très facile. Toutefois, nous pouvons leur rendre cet accès un peu plus difficile avec l’utilisation d’un contrôle parental ou t’établir des règles d’utilisation des écrans.

Ouvrir la communication à ce sujet : vous pouvez avoir des discussions avec eux en parlant de vos valeurs en lien avec la sexualité ou encore de discuter des impacts reliés au visionnement de pornographie (préjugés, rôles sexuels, corps imberbes, etc.).
 

4- Prévenir, désamorcer et intervenir

Il est important de respecter les besoins de votre adolescent ou adolescente en lien avec le développement de sa sexualité.

  • Offrez-lui un espace où il pourra répondre à son désir d’intimité;
  • N’entrez pas dans sa chambre ou dans la salle de bain sans avertir, la pudeur prend plus de place;
  • Expliquez-lui clairement ce qui est normal, que les sensations qu’il ressent sont normales. Qu’il peut apprivoiser son corps dans des pièces où il est seul, dans le respect de tous;
  • Discutez des risques reliés à la présence des ITSS (infections transmises sexuellement par le sang), les possibilités de grossesse et ses moyens de contraceptions, le consentement face à tous gestes sexuels;
  • Rendez disponibles à la maison une boîte avec des moyens de contraception comme des condoms et dites-lui qu’il peut et qu’il doit les utiliser s’il a des relations sexuelles complètes;
  • Préciser les règles de la maison en lien avec la venue d’un copain ou d’une copine (ex. : porte de la chambre ouverte, départ avant 22 h ou dépendant de l’âge du jeune). 
     

5- Conséquences

Ne tolérez pas de propos irrespectueux reliés à la diversité physique et sexuelle, tels que des paroles homophobes, transphobes ou des jugements en lien avec l’apparence, le poids, etc. Intervenez comme vous le feriez pour tout manque de respect.

Ce que dit la loi au sujet du consentement sexuel :

  • L’âge légal au Canada pour consentir à une activité sexuelle est de 16 ans. Cela s’applique à toutes les formes d’activités sexuelles, qu’il s’agisse de baisers, de caresses ou de relations sexuelles. Il y a certaines exceptions pour les jeunes qui ont des relations sexuelles plus tôt.
  • À 12 ou 13 ans : Si le plus jeune partenaire a 12 ou 13 ans, il ne peut y avoir plus de deux ans de différence entre les partenaires. Ce serait donc illégal pour une personne de 15 ans d’avoir une relation sexuelle avec une personne de 12 ans.
  • À 14 ou 15 ans : Si le plus jeune partenaire a 14 ou 15 ans, la différence d’âge entre les partenaires est de 5 ans, maximum. De plus, le partenaire le plus âgé ne doit pas être en situation d’autorité, de confiance ou d’exploitation envers le plus jeune, et le plus jeune ne doit pas être en situation de dépendance face au partenaire plus vieux.
  • Les poursuites judiciaires : L’absence de consentement aux activités sexuelles, peu importe l’âge, constitue une infraction criminelle.
  • Pour qu’il y ait une poursuite judiciaire, il faut d’abord qu’une plainte soit déposée. Souvent, ce sont les parents ou un adulte significatif autour de l’un ou l’autre des jeunes qui entreprennent cette démarche parce qu’ils jugent que cette relation est inadéquate.
     
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