Thème 6 : Travailler en équipe selon nos styles parentaux
D’abord, quel type de parent êtes-vous ?
Nous avons notre propre style parental en fonction de notre éducation, de nos perceptions, de nos valeurs et des caractéristiques de notre enfant. Nous avons des forces, mais aussi des défis. Il n’y a pas de parents parfaits, mais il existe certaines attitudes à privilégier pour aider l’enfant à se développer sainement.
Il est important d’apprendre à vous connaître en tant que parent. Prenez le temps de reconnaitre le style parental qui vous ressemble le plus afin de cibler vos propres défis. Il n’est pas impossible que vous adoptiez des caractéristiques de plusieurs styles.
Le parent démocratique
Comportements que le parent peut avoir :
- Ajuster ses attentes en fonction de l’âge et du stade de développement de l'enfant.
- Considérer les besoins de l'enfant.
- Être ferme : les règles et les limites sont claires, prévues et constantes malgré les réactions explosives de l’enfant.
- Écouter le point de vue de l'enfant (voir « Communication » au thème 3) et apporter l’aide nécessaire selon la situation.
- Offrir de la chaleur, du soutien et des encouragements à l’enfant.
- Valider les émotions de l’enfant, lui permettre de vivre ses émotions tout en l’accompagnant à trouver des moyens pour s’exprimer adéquatement.
- Percevoir la discipline comme une occasion d'apprentissage pour l'enfant.
- Encourager les initiatives, favoriser l’autonomie et l’exploration.
Impacts possibles sur l'enfant :
- Avoir une meilleure estime de soi, car l’enfant se sent important aux yeux de son parent.
- Avoir une meilleure capacité à maintenir un effort ou à poursuivre des objectifs. Développe sa persévérance devant l’effort et les difficultés qu’il rencontre.
- Avoir de meilleures habiletés sociales, car l’enfant est en mesure de considérer et respecter l’autre personne.
- Respecter davantage les règles et être capable de s’affirmer.
- Avoir une meilleure capacité d’autorégulation de ses émotions.
Le parent permissif
Comportements que le parent peut avoir :
- Accorder beaucoup d’attention aux besoins de l’enfant sans lui imposer activement des limites.
- Être plus affectueux qu’exigeant.
- Avoir tendance à éviter la confrontation et manquer de constance (le non peut devenir oui).
- Vivre un malaise devant les émotions intenses de l’enfant et chercher à les éviter.
- Craindre de perdre l’amour de son enfant en lui imposant des limites.
- Percevoir son enfant comme un ou une amie.
- Avoir de la difficulté à prendre en charge les décisions, se laisser influencer rapidement par la réaction ou la perception de l’enfant.
Impacts possibles sur l'enfant :
- Prioriser ses propres besoins, ce qui peut engendrer des difficultés à comprendre et considérer les besoins et émotions des autres.
- S'opposer aux règles, car on apprend peu la tolérance à la frustration.
- Vivre difficilement les échecs et les difficultés.
- Se décourager facilement face à l'effort.
- Gérer difficilement ses émotions.
- Avoir tendance à vivre plus d’anxiété en raison de la grande liberté qui lui est accordée. À cet âge, l’enfant n’est pas équipé au plan affectif pour prendre en charge son développement. Son besoin est d’être guidé et pris en charge.
- Ressentir des impacts sur le développement de son estime personnelle, car il ou elle peut vivre des échecs au plan social, académique et personnel.
Le parent autoritaire
Comportements que le parent peut avoir :
- Avoir des attentes et exigences très élevées qui ne sont pas toujours ajustées en fonction du stade de développement de l'enfant.
- Donner davantage de directives et moins de chaleur. Viser l’obéissance.
- Chercher à répondre à ses propres besoins et non à ceux de l’enfant.
- Donner peu d'explications dans l’application des règles et des conséquences.
Impacts possibles sur l'enfant :
- Ressentir de l'anxiété due aux grandes attentes et exigences du parent.
- Se referme sur lui-même.
- Faible estime de soi. Peut avoir de la difficulté à s’affirmer face aux autres.
- Accumule de la colère et du ressentiment face à son parent : il ou elle peut se conformer par peur et parfois se rebelle en ayant le désir de s’opposer. Cette situation peut devenir très difficile à l’adolescence quand l’enfant souhaite prendre son autonomie.
- Réagir davantage aux frustrations, car l’enfant ne sent pas que l’adulte est à l’écoute de son vécu.
- Avoir tendance à ne pas respecter les règles lorsqu'il n'y a pas de supervision. L’enfant respecte les règles par crainte.
- Plus à risque de développer des comportements délinquants à l'adolescence.
Le parent désengagé
Comportements que le parent peut avoir :
- Offrir peu d’attention, d’affection et d’encadrement à l’enfant.
- Être davantage dans le laisser-aller.
- Avoir de la difficulté à répondre aux besoins de l’enfant en raison de ses problèmes personnels importants (santé mentale, stress financier, dépendance aux drogues ou à l’alcool, etc.), d’une carrière exigeante et prenante, du manque de modèles parentaux bienveillants dans sa propre enfance, etc.
Impacts possibles sur l'enfant :
- Peut présenter des difficultés d'adaptation psychosociale dans différentes sphères de sa vie (ex. : difficultés d’attachement, problèmes de comportement, de délinquance ou de consommation).
- Peut engendrer des problèmes de santé physique et mentale.
- Possibilité d’avoir des retards de développement (ex. : de langage, de motricité).
Le parent surprotecteur
Comportements que le parent peut avoir :
- S’inquiète de tout, voit plusieurs dangers autour de son enfant.
- Intervient souvent pour éviter les problèmes, les blessures ou les émotions difficiles.
- Fait les choses à la place de l’enfant, excuse ses comportements pour lui éviter des frustrations.
- Offre peu de possibilités d’explorer et de vivre des expériences en dehors de la sphère familiale.
Impact sur l’enfant :
- Perçoit plusieurs menaces autour de lui, peut devenir anxieux.
- Peut se montrer timide et inquiet en l’absence de son parent.
- Favorise peu la confiance en soi.
- Développe peu son autonomie.
Le parent perfectionniste
Comportements que le parent peut avoir :
- Met beaucoup d’importance sur la performance de son enfant. Exige de bons résultats dans toutes les sphères de vie (école, sport, loisirs, choix d’amis, etc.).
- Se montre souvent exigent envers lui-même.
- Accepte difficilement les erreurs.
Impact sur l’enfant :
- Ressent beaucoup de pression pour ne pas décevoir son parent.
- Perte de confiance en soi, découragement.
- Va éviter certaines tâches ou activités par peur d’échouer.
- Arrive difficilement à développer sa propre identité, à vivre ses propres rêves et aspirations.
L’importance de l’équipe parentale ou de la coparentalité
Il est possible de voir des parents adopter des styles parentaux différents. Ce n’est pas un problème en soi, car cela permet d’être complémentaires et d’apprendre à l’enfant à s’adapter à plusieurs approches. Toutefois, la communication entre les deux parents est essentielle. Bien qu’ils soient différents dans leur style, il est nécessaire de s’entendre sur les règles et leur application dans la vie quotidienne (respect, attitude en famille, routine). Que ce soit dans le contexte de parents en couple, de parents séparés ou d’une famille recomposée, le travail d’équipe demeure une priorité.
Qu’est-ce que le travail d’équipe entre les parents?
- S’entendre sur les valeurs à transmettre aux enfants.
- Arriver à un consensus sur les règles et les routines à mettre en place. L’enfant se sentira bien s’il ou elle a l’impression que ses parents sont d’accord avec les décisions de part et d’autre.
- S’entraider, accepter de ne pas être en mesure de tout faire seul(e), identifier nos forces et celles de l’autre parent pour les utiliser et s’entraider. (ex. : Comme maman, je me sens anxieuse lors des rendez-vous médicaux des enfants. Je laisse mon conjoint les accompagner, car il se sent plus confiant et calme.)
- Discuter de vos pratiques parentales en l’absence de l'enfant. Prendre le temps de parler d’une situation difficile, d’évaluer ensemble les meilleures interventions à tenter ou à ajuster. Si un parent n’est pas en accord avec les interventions de l’autre parent, il faut en discuter calmement.
Parents séparés, comment faire?
- Demeurer une équipe parentale malgré la rupture amoureuse. Pour votre enfant, vous êtes toujours ses parents.
- Pour les familles recomposées, ne pas impliquer le nouveau partenaire dans la discipline dès le début, y aller graduellement.
- Préserver les enfants des mésententes parentales. Il est normal de vivre des émotions intenses entre vous, il suffit de les exprimer adéquatement et de le faire en l’absence de vos enfants.
- Préserver l’autorité parentale de chacun. Si l’autre parent prend une décision pour laquelle nous ne sommes pas en accord, il est important de ne pas interrompre son intervention. Par la suite, reprenez la situation avec l’autre parent, toujours en l’absence de l’enfant.
- Préserver l’intégrité de l’autre parent. Vous n’avez plus de sentiments amoureux, mais cela ne veut pas dire que vous ne devez plus vous respecter. Parler contre l’autre parent a des impacts très négatifs sur votre enfant. Parfois, il s’agit de critiques indirectes (ex. : « Tu vas être en retard je sais, car tu es chez ton père (ou chez ta mère) ».
- Aller valider les bonnes informations auprès de l’autre parent. Les enfants ont une perception qui est différente de la nôtre et peuvent même modifier quelque peu la réalité pour éviter le déplaisir, avoir des avantages et aussi protéger son parent. Par exemple : « Maman a dit que, papa a dit que… ». Allez valider les propos si vous avez des doutes. L’enfant a besoin de savoir que ses parents communiquent ce genre d’informations, c’est sécurisant pour lui.
Vous vivez plusieurs insatisfactions dans la relation avec l’autre parent et croyez que cela peut avoir un impact sur votre enfant?
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Activités
Mise en action
Références
- Les types de parents
- Quand les parents ne s’entendent pas
- THIBAULT, I, psychoéducatrice. Inédit. Les styles de parents. Présentation dans le cadre d’un cours universitaire.
- La Maison CALM
- L’importance de communiquer
- L’enfant au cœur de la séparation